Marseille: Bouillabaisse Culturelle
Georgetown University, Washington DC
Friday, 21 September 2001
Marseille: Bouillabaisse Culturelle
Brett Bowles (Iowa State University)
Marcel Pagnol: Marseille's Cinematic Artisan
This paper examines Marcel Pagnol's singular place in the French cinema industry during the 1930s by showing how his enterprise counterbalanced the growing power of German and American cinema interests in the Hexagon, as well as how his artisanal mode of film making became a metaphor for French resistance to mass-market consumerism.
Whereas the highly centralized American and German studio systems recovered quickly after crashing during the first years of the Great Depression, French production remained diffuse, financially unsound, and insufficiently supported by the state throughout the decade. Pagnol's film production company (Les Films Marcel Pagnol, founded in 1933) was one of the few in France that maintained an efficient organizational structure and a healthy bottom line. In addition to serving as his own producer, writer, and director, Pagnol also built his own studios, established his own international distribution network, and acquired two cinemas in Marseille.
Using a full-time team of advertising and marketing personnel, Pagnol fashioned a nostalgic representation of Marseille as a cosmopolitan, yet cohesive village, an image that he skillfully turned into a lucrative mass-market commodity. Such international success was cause for celebration at a time when government officials publicly lamented the modernization of traditional form of culture, the loss of core French national values, and the poor export value of French productions. Although Pagnol's efficiency in advertising and distribution was unequaled, he clung stubbornly to a small-scale, hands-on approach to producing his movies. Part cosmopolitan businessman and part small town craftsman, Pagnol's successful combination of these qualities earned him a folk hero status.
This image, which Pagnol actively cultivated in the interviews with film magazines and newspapers, provided a perfect meta-textual complement to the image of Marseille dramatized in his work. In fact, the film maker's role as cinematic artisan gave rise to a popular narrative in which the making of his films became a real-life allegory of old-fashioned French community in the face of dehumanizing mass consumer society represented by Germany and the United States.
Sylvie Durmelat (Georgetown University)
Chroniques de Mars
Certains stéréotypes éduqués fondent l'identité de la ville sur des paradoxes: ville portuaire qui tourne le dos à la mer, ville la plus vieille de France où les monuments sont rares. Les monuments de la ville ne sont pas nécessairement dans les rues ni immédiatement visibles. Le monument essentiel de la ville est son identité locale, constamment réinventée, qui se façonne en recyclant des identités traditionnelles. De Pagnol à Astérix à IAM en passant par la peinture murale du panier et ses avatars, nous analyserons comment Marseille se raconte à elle-même et aux autres.
Seth Graebner (Harvard University)
Displays and Dragons: Colonial Persuasion at the Expositions coloniales de Marseille
Just as France has, or had, a mission civilisatrice, so Marseille had a vocation coloniale, for at least three centuries of its history. Probably no other city in France had more written about its "natural" position as the nation's window on the world, or at least on that part of the world to which it laid colonial claim. Trade with the south and east was Marseille's historical raison d'être; in the nineteenth and early twentieth centuries, according to many of the city's promoters, colonial commerce was its calling. This attitude would seem to have culminated in two symbolic presentations, the Expositions coloniales of 1906 and 1922.
My investigation, however, will begin by examining the doubts and countermoves in Marseille's self-proclaimed vocation coloniale, and will question the widely-held premise that these and other expositions in France (be they "coloniales" or "universelles") constituted culminating moments of any sort. Rather than repeat the idea that the Expositions coloniales represented the apotheosis of colonial Marseille, I will argue that they were instead moments of self-reassurance, attempts to consolidate both the discourses and concrete practices of colonialism to the profit of a city continually trying to define itself as France's colonial center, yet all too aware of its peripheral position.
The rhetoric in guide books, newspapers, and promotional literature, suggests that the expositions themselves were much more rhetorical exercises in persuasion than triumphalist statements of colonial power. As such, the Expositions entered into a many-voiced debate over the cultural, economic, and historical identity of the city, a discussion taking place in literary, journalistic, and topographic texts on the city; variations on this debate continued for the better part of the twentieth century.
Jean-Max Guieu (Georgetown University)
Histoire marseillaise
Une présentation illustrée de plusieurs moments phares de l'histoire de Marseille, en guise d'introduction aux différentes communications. De la grotte Cosquer (27.000 av. JC) et de la Massalia phocéenne (600 av. J.C.) à l'Olympique de Marseille, en passant par la christianisation du Lacydon, la présence sarrasine, la peste de 1720, la marche de ALa Marseillaise@ (1792) ou la destruction du Panier (1943), nous donnerons un aperçu des différents clichés, mythes et célébrités incontournables de la planète Marseille ainsi que de ses particularismes tout aussi marquants mais souvent oubliés ou méconnus.
Mireille Rosello (Northwestern University)
Marseille, Gyptis et Protis: interprétations multiples d'un mythe d'origine
AIl y a deux mille six cents ans, des navigateurs grecs venus de Phocée abordèrent dans la crique occupée de nos jours par le Vieux-Port de Marseille. Un de ces marins épousa une fille du chef celto-ligure local. De cette union naquirent des enfants gréco-gaulois mais aussi Massalia, alias Marseille. La cité phocéenne, plus ancienne ville française, fête donc, en 1999, cet anniversaire.@ (Le Monde)
Tel est le mythe de fondation de Marseille qu'une grande cérémonie publique cherchait à remettre à l'ordre du jour lors des cérémonies qui commémoraient la *naissance+ de la ville. Je voudrais suggérer que ce récit canonique apparemment immuable subit sans cesse des transformations radicales et fait l'objet d'interprétations sans doute plus intéressantes que le mythe lui-même car elles constituent des propositions culturelles et politiques en matière de métissage et d'hybridité. En suivant les variations du mythe de Protis et Gyptis, je chercherai à savoir quelles formes de cohabitation inter-ethniques et interculturelles les interprètes contemporains cherchent à justifier, à critiquer ou à encourager.
Donna Ryan (Gallaudet University)
The Jews of Marseille and Vichy: Failed Assimilation and Rejection
During the Second World War, the great port of Marseille became a haven for Jews trying to escape Nazi occupation and restrictive new French laws. Many hoped that Marseille would be a place of temporary asylum en route to the Western hemisphere, especially the United States. But foreign Jews, particularly those from Central Europe, often found that they were objects of scorn, and scapegoats for the defeat of France. Instead of receiving asylum, they were herded into internment camps, where material conditions deteriorated steadily. As chances for emigration disappeared, many foreign Jews became easy targets for Nazi deportation schemes. Likewise, many Jewish French citizens found that they were not as assimilated into national life as they had believed, particularly those whose origins were in North Africa. The fate of foreign and French Jews in this era will provide a case study in the limits of assimilation in Marseille.
Dina Sherzer (University of Texas at Austin)
Marseille vu par Karim Dridi et Robert Guédiguian
Dridi en 1995 avec Bye Bye et Guédiguian en 1997 avec Marius et Jeannette choisissent Marseille comme lieu de l'action de leur film. Pour les deux cinéastes, Marseille etait la ville qui à la fois leur plaisait, les interessait et qui faisait sens. Tous les deux ont parlé très éloquemment de la signification de Marseille dans leur vie personnelle. Il s'agira donc d'examiner quelles représentations de Marseille Dridi et Guédiguian donnent à voir, et comment ces représentations entrent en dialogue avec le Marseille réel, la ville la plus synchrone avec les évolutions politiques du pays, avec le Marseille imaginé par le public, et celui des stéréotypes et clichés pagnolesques. On verra que deux Marseille surgissent de ces films: un Marseille marseillais-maghrébin du Panier, et un Marseille marseillais-français de l'Estaque à la mode des annees 90, deux versions qui existent côte à côte dans la réalité de Marseille ville métissée de la France contemporaine.
Jean-François Thibault (The George Washington University)
Du Marsiho de Suarès au Vieux Port de Cendrars
Qu'arrive-t'il à une ville quand elle ne peut se définir par sa topographie (*Marseille tourne le dos à la mer/ On doit arriver à Marseille par la mer.+ Cendrars), ni par ses monuments (Marseille tourne le dos à l'histoire, détruit son passé et reconstruit par dessus), lorsqu'elle devient mythe, esprit et langue, qu'elle se définit par la langue même qui s'y parle, par la locution même de cette langue? Suarès et Cendrars posent et répondent à ces questions dans deux textes parmi les plus importants écrits sur la ville au XXe siècle. Ce faisant, ils posent aussi le problème de l'écriture et de la création artistique. Car si Marseille donne le jour aux écrivains, aux artistes, elle n'est pas le lieu de la création artistique, mais plutôt de l'action, de la parole comme acte. Pas étonnant, si, comme l'affirme Cendrars: *écrire, c'est abdiquer.+
Monique Timsit (Collège Edmond Rostand, Marseille)
Bouillabaisse et couscous: le collège à la carte
Un professeur se penche sur ses expériences dans les quartiers nord de Marseille où se côtoient, se mêlent et se confrontent plusieurs communautés immigrées. Evoquant l=évolution de ces populations scolaires, avec leurs diversités d=origine, de langue et de culture, elle témoigne de leurs efforts d=assimilation ou d=intégration dans le creuset du collège et elle analyse le potentiel et les limites de différentes démarches pédagogiques.
For more info, contact Prof. GUIEU, French Dept. Georgetown University, Washington DC 20057-1047Phone:202 687-6160. E-mail: guieuj@georgetown.edu Website: www.georgetown.edu/guieu